"...Tout le Moyen Age admettait ainsi les rapports privilégiés que la religion avait tissés entre l'hagiographie et l'histoire. Si érudite et savante que fût l'histoire monastique, elle n'était en même temps qu'un 'sous-produit de la religion' " Bernard Guenée
"L’Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat, parce que l’Histoire, et au-delà les sciences humaines, est menacée par la posture utilitariste dominante dans notre société, pour laquelle seul ce qui est économiquement et immédiatement rentable est légitime : le reste n’est que gaspillage de temps et de deniers publics. Dans cette situation, l’Histoire médiévale est dans une situation paradoxale puisque s’ajoute à ce déficit général de légitimité des sciences humaines un détournement généralisé du Moyen Âge à des fins variées, jouant tantôt sur le caractère irrationnel et sauvage prêté à la période, tantôt sur la valeur particulière des « racines » médiévales. Le Moyen Âge devient ainsi un réservoir de formules qui servent à persuader nos contemporains d’agir de telle ou telle manière, mais n’ont rien à voir avec une connaissance effective de l’Histoire médiévale."
J. MORSEL, L'Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat... (ouvrage téléchargeable ici).
1 commentaire:
Merci, André-Yves, pour cette belle découverte. A l’appui de la localisation à Priziac d’un lieu de pouvoir des chefs bretons (et des liens entre Morvan et Nominoé ?), on peut ajouter la découverte au XIXe siècle du trésor de Kervenah. D’autre part, l’acte de Saint-Denis auquel souscrit en 832 Witgar en tant qu’évêque de Turin émane d’Hilduin qui avait accompagné Lothaire à Rome à l’occasion de son couronnement impérial.
L’appartenance de Witchar au lignage des Widonides pourrait contribuer à éclaircir la diffusion de la réforme bénédictine de Benoît d’Aniane en Bretagne et le rôle moteur joué par Landévennec dans cette opération. En effet, si l’implantation italienne de ce personnage dans l’orbite de Lothaire amorce la carrière des Widonides en Italie, les échanges, dans la seconde moitié du IXe siècle, entre l’abbé de Landévennec Wrdisten et l’évêque Jean d’Arezzo pourraient s’inscrire dans cette perspective. Ce ne serait donc sans doute pas une coïncidence si ce dernier est en faveur auprès de l’empereur Lambert II de Spolète, grâce à l’appui de la veuve de l’empereur Gui et de l’archichancelier, l’évêque de Turin Amolo (J.P. Delumeau, Arezzo…, I, 232).
Bien cordialement.
Bernard Merdrignac
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