"L’Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat, parce que l’Histoire, et au-delà les sciences humaines, est menacée par la posture utilitariste dominante dans notre société, pour laquelle seul ce qui est économiquement et immédiatement rentable est légitime : le reste n’est que gaspillage de temps et de deniers publics. Dans cette situation, l’Histoire médiévale est dans une situation paradoxale puisque s’ajoute à ce déficit général de légitimité des sciences humaines un détournement généralisé du Moyen Âge à des fins variées, jouant tantôt sur le caractère irrationnel et sauvage prêté à la période, tantôt sur la valeur particulière des « racines » médiévales. Le Moyen Âge devient ainsi un réservoir de formules qui servent à persuader nos contemporains d’agir de telle ou telle manière, mais n’ont rien à voir avec une connaissance effective de l’Histoire médiévale."

J. MORSEL, L'Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat... (ouvrage téléchargeable ici).

25 décembre 2010

Le culte des Sept-Saints, les neuf évêchés de Bretagne et l’omphalos péninsulaire


S’efforçant de rendre compte de la formation du réseau des évêchés bretons, Pierre Le Baud, dans la première version de son ouvrage, mentionne de manière explicite, à propos de Corentin, de Patern et de Tugdual, les fameux « Sept Saints de Bretagne » qui sont présentés comme les fondateurs des évêchés bretons[1]. Ce culte collectif était attesté semble-t-il dès la fin du XIe siècle[2], ou plus sûrement au XIIe siècle[3], sans doute en relation assez étroite avec les derniers feux jetés par la métropole de Dol et il nous paraît significatif à cet égard que la géographie des attestations successives de cette dévotion, aux XIIIe et XIVe siècles, correspond aux zones d’influence respective de la maison d’Avaugour (dans le Trégor oriental et dans le Goëllo) et de la branche cadette de la maison de Dinan (dans le Trégor occidental et dans le Penthièvre), c’est-à-dire aux territoires diocésains de Tréguier et Saint-Brieuc dont les titulaires du siège épiscopal avaient été les ultimes suffragants de Dol ; mais la liste des saints concernés, qui sans doute à l’origine reflétait des traditions plus anciennes[4], demeura longtemps très incertaine[5]. Quant au « pèlerinage des Sept saints de Bretagne, que l’on appelle en langue vulgaire Tro Breiz, ce qui se dit en latin circuitus Britanniae », attesté vers 1400[6], sa nature reste problématique[7] voire même, à l’occasion, énigmatique, d’autant que — outre les autels qui leur étaient consacrés dans les cathédrales — les Sept-Saints étaient collectivement honorés dans des sanctuaires particuliers[8], qui sans aucun doute faisaient également l’objet de pèlerinages. En tout état de cause, à l’exception d’une formule très allusive dans la vita de Patern[9] et d’une interpolation dans un manuscrit insulaire de la vita de Malo par Bili[10], le corpus des textes littéraires relatifs aux saints bretons est muet sur ce culte et a fortiori sur ses aspects pérégrins[11].
Ce déficit d’évidence documentaire a encouragé Le Baud, qui a amplement puisé aux sources hagiographiques, à privilégier une « istoire des neuff sains [de Bretagne] » [12], inconnue par ailleurs, mais dont il n’y a pas de raison, eu égard à la probité de l’historien, de suspecter l’existence ; on peut alors observer comment, à l’occasion de sa description de « la noble Église brette », Le Baud glisse alors insensiblement des patrons des diocèses aux territoires de ces derniers :
« Cette principaulté a neuff nascions particulières, desquelles chacun faict ung dioceze soubz singulière église cathedralle et si a glorieux patron, benoist confesseur de Jhesu-Christ ; mès il y a entre elles distincion merveillable, car troys sont devers Orient profferantes langue gallicque, troys devers Occident en tout usage parlans langue brette, et troys moyennes aieans mistement l’un et l’autre langaiges, qui distintement se extendent en une circuite qui est appelée la tour de Bretaigne. Par lesquelles neuf églises ainsi distintes en ces troys différences est demonstrée par disposicion la noble église brette avoir semblance et exprès carathère de Jérusalem la céleste église triomphante, icelle aiant IX ordres trois foys ternées par gérarchies, l’une basse, l’autre moyenne et l’autre haulte, différantes ainsi seullement que de la dite église brette sa fille »[13].
Désormais, les histoires particulières des différents nations bretonnes sont confondues dans l’histoire générale de la Bretagne et les neuf évêchés, pendant institutionnel des neuf baronnies instituées par les ducs, constituent la véritable armature du duché, dont ils distribuent l’espace à l’instar de l’horloge qui découpe le temps :
« Et sont leurs citez ordonnées en manière de tentes et pavillons, qu’on dit en latin castra, et ainsi situées que, à estre à la ville et chapelle de la Trinité, que aucuns disent estre le poinct et centre de celle circonférence et laquelle donne grande décoration à nostre hiérarchie, la cité des Maclovienses, que l’on nomme S. Maclou, donneroit le premier ray de lumière en l’aube du jour au temps de l’équinoxe, Dol le naissement du soleil, Rennes l’heure commune de prime, Nantes celle de tierce, Vennes le vray midy et Kempercorentin, c’est celle des Corisopitenses nommée vespertine ; et les autres trois cachent le soleil devers Acquillon. Derechef sont ainsi ordonnées que jouxte l’horloge d’Achas, la ligne Tegu cherroit sur l’Église de Chasteaupaul en Leonense, celle de minuict sur Trecorense et l’office matutinalle et premier chant du cocq sur celle des Briocenses, qu’on nomme Sainct Brieuc en Painthièvre » [14].
C’est donc « à la ville et chapelle de la Trinité » qu’il convient de localiser, selon Le Baud, l’omphalos péninsulaire, le centre géographique du duché : cette précision est d’autant plus intéressante qu’elle est sans doute empruntée à une source plus ancienne, car la géographie du vieil historien breton est essentiellement d’origine livresque[15] ; mais elle pourrait également faire écho à quelque information contemporaine recueillie par Le Baud à l’occasion de son tour de Bretagne des archives ducales[16]. De quel lieu s’agit-il ? Tout désigne la petite ville de la Trinité-Porhoët, dont le prieuré, dépendant de l’abbaye Saint-Jacut, aurait succédé sur place à une résidence supposée du roi Judicaël[17] : située à proximité de la voie antique de Vannes à Corseul, cette bourgade, au cœur des possessions des vicomtes de Rohan, accueillait au XVe siècle un grand nombre de pèlerins à l’occasion de la fête patronale, qui, comme il se voit souvent, était doublée, depuis le XIIIe siècle au moins, d’une foire renommée[18]. C’est dans un tel contexte marqué par l’idéologie familiale des Rohan[19], que cette légende ‘omphalique’ a pu prendre naissance ; mais il n’est pas sans intérêt de rappeler les premières lignes du récit de l’hagiographe à propos du songe de Judaël, père de Judicaël : vidit in sompnis montem excelsissimum esse constitutum in medio sue regionis Britannie, id est in umbilico, per quem ambulandi callis difficilis inveniebatur. Et ibi, in cacumine montis ipsius in cathedram eburneam seipsum consedentem. Et in conspectu ejus erat stans postis mire magnitudinis in modum columpne rotunde, etc (« Il vit en songe une très haute montagne, qui s’élevait au milieu de son royaume de Bretagne, c'est-à-dire en son ombilic, sur laquelle se trouvait un sentier difficile d’accès ; et, là, tandis qu’il était assis dans une chaire d’ivoire au sommet de la montagne, se dressait devant ses yeux un poteau en forme de colonne ronde, d’une hauteur étonnante »)[20]. Si le point culminant de la Trinité-Porhoët, à quelques 145 m d’altitude, ne peut être désigné comme « une très haute montagne » que de manière hyperbolique, le plateau où est située la petite ville se dresse de manière suffisamment abrupte au dessus de la rive gauche du Ninian pour impressionner l’hagiographe. Quant au poteau en forme de colonne ronde, d’une hauteur étonnante, il était, aux dires de l’écrivain, formé d’étain à sa base et d’or au dessus : nulle découverte archéologique locale n’en rappelle le souvenir, même lointain.
© André-Yves Bourgès 2010


[1] P. LE BAUD, Cronicques et ystoires des Bretons publiées par C. DE LA LANDE DE CALAN, Rennes, t. 2, 1910, p. 17, 135, 16 et 142.
[2] A. OHEIX, « Le culte des Sept Saints de Bretagne au Moyen Âge (notes et documents) », Bulletin de la Société d'Émulation des Côtes-du-Nord, tome 49 (1911), p. 12-13.
[3] IBIDEM, p. 16.
[4] S’il convient de ne pas négliger l’apport de la culture celte dans la formation de cette légende, sa plus ancienne strate pourrait bien être tourangelle, avec le succès du culte des Sept Dormants d’Éphèse, introduit localement au VIe siècle par Grégoire de Tours. Signalons également l’existence, aux XIe-XIIe siècles, d’un récit relatif aux Sept-Dormants de Marmoutier, présentés comme sept frères, disciples de saint Martin.
[5] A. OHEIX, « Le culte des Sept Saints de Bretagne », p. 14-15. — Au début du XVIe siècle la mémoire en était à nouveau perdue : ainsi le riche marchand Nicolas Coëtanlem, de la paroisse trégoroise Saint-Melaine de Morlaix, dictant son testament en 1518, se trompe-t-il dans l’énumération des saints concernés : certes, il connaît Paul Aurélien, Tugdual, Brieuc, Malo, Samson ; mais, omettant Corentin et Patern, il complète sa liste par un novus sanctus, saint Guillaume [Pinchon], honoré à Saint-Brieuc, et par saint Pierre de Nantes, lequel n’a rien de spécifiquement breton.
[6] J. DE LA MARTINIÈRE, « Le Tro Breiz à Vannes au XIVe siècle : conflits entre le chapitre et les paroissiens de Saint-Patern », Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, t. 6/2 (1925), p. 159, n. 2 : peregrini qui… faciebant peregrinacionem Septem Sanctorum Britanie, que vulgaliter vocatur Trobreiz, quod latine dicitur circuitus Britanie.
[7] J.-C. CASSARD, « Le Tro-Breiz médiéval, un mirage historiographique ? », Hauts lieux du Sacré en Bretagne, Brest, 1997, p. 93-119. L’existence d’une gigantesque circumambulation à l’échelle de tout l’ouest de la péninsule bretonne, qui aurait entrainé sur la route, quatre fois par an, des dizaines de milliers de pèlerins, nous paraît assez peu probable : plus vraisemblablement, il s’agissait de pèlerinages topiques, chacune des cathédrales drainant à son profit les foules pérégrines à l’occasion de l’exposition des reliques de son fondateur.
[8] Sans prétendre à l’exhaustivité, il faut notamment signaler en Trégor la chapelle du Méné-Bré, en Pédernec, primitivement placée sous l’invocation des Sept-Saints de Bretagne et la chapelle du Stiffel, en Vieux-Marché, autrefois en Plouaret, édifiée seulement au début du XVIIIe siècle mais qui a succédé à un très ancien lieu de culte. Rappelons aussi le souvenir des Sept-Saints de Biconguy, dans l’ancien diocèse de Saint-Malo, le village des Sept-Saints en Trégornan, autrefois trève de Glomel, dans l’ancien diocèse de Quimper, et la chapelle placée sous leur invocation à Erdeven, dans l’ancien diocèse de Vannes.
[9] A. DE LA BORDERIE, Saint Patern, premier évêque de Vannes, Vannes, 1893, p. 8, n. 2. Voir THOMAS C. et HOWLET D. [éd.], « Vita Sancti Paterni: The Life of Saint Padarn and the Original Miniu », Trivium, vol. 33 (2003), p. 24-25 : Post haec tanta statuerunt sancti septem episcopatuum totius Letiae ut conuenirent in uno monte et confirmarent suam unitatem in perpetue mansuram. In qua sinodo Paternus multum ab inuidiosis et falsis fratribus fatigatus confirmans unitatem suam cum praecipuis sex sanctis et ille septimum secundum numerum septiformis gratiae extans timensque ne per intolerantiam illorum aliquo uel tenui modo irascetur, Letiam deserens Francos adiuit ibique in Domino obdormiuit decimo septimo Kalendarum Maii mensis. Comme nous l’a fait remarquer B. MERDRIGNAC à qui nous devons cette référence et que nous remercions bien vivement : « On dirait qu’il s’agit d’expliquer pourquoi Vannes est le seule fondation gallo-romaine à faire partie du circuit ».
[10] J.C. POULIN, L'hagiographie bretonne du Haut Moyen Âge. Répertoire raisonné, Ostfildern, 2009 (Beihefte der Francia, 69), p. 165, signale que cette version non identifiée nous est connue par un résumé de J. Leland, qui, entre autres épisodes inconnus par ailleurs, fait mention d’« une visite des Sept saints de Bretagne (Samson, Machu, Paternus, Courentinus, Paulus Aurelianus, Pabu Tutwallus, Briomalus) à la cour d’un roi Childebert, suivie d’une donation foncière par un certain Lupercus » ; même s’il est plus que probable qu’il s’agit là d’ « interpolations étrangères à Bili », elles n’en constituent pas moins les témoins de traditions littéraires fascinantes.
[11] Il ne nous paraît pas possible de retenir le témoignage de la vita IIa de saint Lunaire [BHL 4880], qui fait le récit d’une démarche de recours, démarche somme toute classique, individuelle (ou tout au plus familiale), où le malade va demander sa guérison dans différents sanctuaires. La cohérence du déplacement est ici liée à l’attitude du demandeur, qui, ayant contrefait le lépreux auprès de Lunaire et s’étant attiré de ce dernier un miracle de châtiment, vient à nouveau implorer le saint au retour de sa vaine démarche pèlerine : en dépit de l’emploi du terme circuiens, qui n’est pas sans évoquer le circuitus Britanie (cf. supra n. 6), on peut donc envisager un simple aller-retour, mais avec des haltes dans plusieurs sanctuaires établis le long de l’itinéraire.
[12] P. LE BAUD, Chroniques et ystoires des Bretons, t. 2, p. 6.
[13] IBIDEM, p. 7. L’influence de Thomas d’Aquin est très perceptible dans la seconde version de l’ouvrage de P. LE BAUD : « Par lesquelles neuf églises ainsi divisées en trois différences, nous est démonstré par disposition que la noble Église de Bretagne à semblance et exprès charactère de Hierusalem, la céleste Église triomphante, laquelle a neuf ordres, trois fois ternés par hiérarchies, l’une basse, l’autre moyenne et l’autre haulte, avec diversité d’illuminations et de locutions, et est représentée par ceste, sa fille, par nombre novenaire party en trois coordinations ».
[14] P. LE BAUD, Histoire de Bretagne…, p. 5.
[15] J.-C. CASSARD, «« Un historien au travail : Pierre Le Baud », dans Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, t. 62, (1985), p. 87-88.
[16] Ce périple est attesté par son cahier de notes (ms Rennes, Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, 1 F 1003).
[17] F. LE LAY, « Une résidence de Judicaël, roi de Domnonée », Annales de Bretagne, t. 19 (1903), p. 21-28.
[18] IDEM, « La fête de la Trinité-Porhoët vers la fin du XVIIe siècle », Annales de Bretagne, t. 17 (1901-1902), p. 323-340.
[19] A.-Y. BOURGÈS, « Le dossier hagio-historiographique des Rohan (1479) : de Conan à Arthur et de saint Mériadec à saint Judicaël » en ligne à l’adresse http://www.hagio-historiographie-medievale.org/2007/11/le-dossier-hagio-historiographique-des.html.
[20] Chronicon Briocense § 163 (transcription inédite transmise par le regretté G. LE DUC ; la traduction est nôtre).

2 commentaires:

B. Merdrignac a dit…

Merci, André-Yves, et félicitation pour cette belle étude qui me suggère quelques réflexions que je prends la liberté de te soumettre ainsi qu’aux lecteurs de ce blog. Je ne suis pas plus convaincu que Jean-Christophe Cassard et toi qu’existait une route balisée (ou non) du Tro Breizh au Moyen Âge. Je ne m’entêterais pas non plus, plus que de raison, sur la portée du terme circuiens dans la Vita de saint Lunaire. Toutefois, la relation que tu établis entre la distribution des neuf saints de Bretagne chez Pierre Le Baud autour de la Trinité-Porhoët et relire le récit du songe de Judael, d’après les Chronicon, n’est sans doute pas sans rapport avec le songe de la mère de Jugual (chapitre 28 de la Vita de saint Lunaire), qui voit celui-ci « super unius montis altissimi cacumen ». Il s’agit fort probablement d’une même « très haute montagne » !
D’autre part, la répartition spatiale des neuf saints par Pierre Le Baud « à l’instar de l’horloge qui découpe le temps », comme tu l’écris pertinemment, pourrait être comparée à celle du cartouche comportant les Nomina VII sanctorum Britannie dans le ms. Paris, BnF, 5275, f.63 r° (peut-être en provenance de Saint-René en Hillion ; je reprends ta localisation). A la suite de la doxologie finale de la Vita de saint Ronan, on trouve, dans l'ordre, saint Brieuc, Samson, Malo, Paterne, Corentin, Paul et Tugdual, numérotés en chiffres romains, dans le sens des aiguilles d’une montre.
Enfin, il me semble qu’il aurait intérêt à de relire la description du songe de Judael, d’après les Chronicon, en regard de la charte de fondation du château de Josselin, brillamment commenté par André Chédeville, « Figens palum in castello edificando, ut mos est... A propos de la fondation du château de Josselin », dans J. Quaghebeur et S. Soleil (dir.), Le pouvoir et la foi au Moyen Age en Bretagne et dans l'Europe de l'Ouest. Mélanges en mémoire du professeur Hubert Guillotel, Rennes, PUR, 2010, p. 451-457. Le rite de la « plantation du pal », héritier de la groma servant à déterminer le plan des camps romains permettrait, je crois, d’éclairer ce récit ainsi que la référence, donnée aussi par André Chédeville, à Isaïe, ch. 22, 23-24 (« et figam illum paxillum in loco fideli et erit in solium gloriae domui patris sui et suspendent super eum omnem gloriam domus patris eius vasorum diversa genera omne vas parvulum a vasis craterarum usque ad omne vas musicorum »).

AYB a dit…

Merci Bernard de ce riche commentaire : l'étude du regretté A. Chédeville apporte en effet un éclairage très intéressant sur le songe de Judaël (dont le rapprochement avec celui de la mère de Jugual est très pertinent et suggère une source commune, ou, à tout le moins, un contact entre la vita de Lunaire et celle de Judicaël). Que les Porhoët, ancêtres des Rohan, aient pu connaître ou encourager des traditions qu'ils ont rapidement captées pour nourrir leur "idéologie familiale", voilà qui, en tout cas, souligne une fois encore l'intérêt de ces "conservateurs de mémoire" que furent les hagiographes.

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